top of page

Le Lin dans l'Antiquité : Entre apparence et disparition

marylène PEREZ

Le lin est l’un des plus anciens textiles de l’histoire humaine, et son utilisation remonte à plusieurs millénaires. Dans l'Égypte antique, il était synonyme de pureté, de raffinement et même de spiritualité. La transparence est lié au statut social.Sa finesse et sa transparence en faisaient un textile prisé par les élites, mais aussi un élément fondamental des rites funéraires.


En parallèle, la gaze, un tissu originaire de la région de Gaza, présente une transparence similaire mais avec une structure de tissage différente. Ces deux tissus partagent une caractéristique commune : celle d’incarner à la fois la légèreté et l’absence, entre présence visible et disparition symbolique.


Le lin à travers la transparence : Une matière divine

l'industrie textile tenait une place de premier rang dans la vie économique de l’Égypte antique, la qualité des étoffes étant réputée bien au-delà de ses frontières », comme le rappelle Florence Calament, conservateur du Patrimoine au département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvres. « Les tisserands égyptiens n'ont cessé de perfectionner et développer leur art au fil des siècles.


vêtements Egypte ancienne
Vêtements Egypte ancienne

 

Dans l'Égypte antique, le lin était le textile par excellence. Il était cultivé, filé et tissé avec un savoir-faire exceptionnel, produisant des étoffes si fines qu'elles étaient presque diaphanes. Ce textile était réservé aux pharaons, aux prêtres et aux classes aisées, illustrant ainsi le statut social et la proximité avec les dieux.


Fibres de lin
Fibres de Lin

La transparence du lin était un attribut hautement symbolique. Les vêtements de lin portés par les Égyptiens laissaient deviner la silhouette tout en offrant une protection contre la chaleur du désert. Ils étaient conçus pour être à la fois légers et respirants, ce qui leur conférait une esthétique élégante et éthérée.


Textile le lin
Lin


La gaze de Gaza : Une transparence différente

La gaze, dont l’origine est issu de  la région de Gaza, est un autre textile remarquable par sa légèreté et sa transparence. Contrairement au lin, qui est tissé de manière serrée, la gaze présente une structure plus lâche, créant un effet vaporeux. Ce textile était particulièrement apprécié pour les étoffes légères et les voiles, offrant un jeu subtil entre la matière et l'air.

La gaze, tout comme le lin, pouvait être associée à des usages sacrés. Elle permettait à la lumière de filtrer, conférant une aura mystique aux drapés et aux tentures.


Transparence et disparition : Le lin dans les rites funéraires

L'un des usages les plus fascinants du lin dans l'Égypte antique réside dans les linceuls funéraires. Les corps des défunts étaient enveloppés dans de longues bandes de lin, destinées à les préserver pour l’au-delà. La transparence du lin, qui permettait autrefois de suggérer la présence du corps, devient ici un élément paradoxal : elle voile tout en laissant deviner, elle cache tout en préservant.

Ce processus d’enveloppement visait à éviter la disparition totale du corps, tout en facilitant son passage vers l’éternité. Les prêtres égyptiens consacraient ces bandelettes à travers des rituels et des prières, assurant ainsi une transition douce vers l’au-delà.




La transparence du lin dans l'Antiquité égyptienne illustre un paradoxe fascinant : à la fois vêtement de distinction et outil de dissimulation dans les rites funéraires, il oscille entre présence et effacement. Comparé à la gaze de Gaza, qui joue avec la lumière et l’air, le lin égyptien a su transcender son usage quotidien pour devenir un symbole de pureté et de passage vers l’invisible.

L’histoire du lin dans l’Antiquité est ainsi une histoire de contrastes, où la matière et l’immatériel coexistent pour mieux servir des croyances profondes et une esthétique intemporelle.



Champs de lin
Champs de lin


J’ai trouvé des sources biblio que je partage pour ceux et celles qui souhaitent approfondir la thématique

Sources bibliographiques

  • Barber, E. J. W. (1991). Prehistoric Textiles: The Development of Cloth in the Neolithic and Bronze Ages. Princeton University Press.

  • Vogelsang-Eastwood, G. (2000). Pharaonic Egyptian Clothing. Brill.

  • Cardon, D. (2007). Natural Dyes: Sources, Tradition, Technology and Science. Archetype Publications.

  • Wild, J. P. (1988). Textiles in Antiquity. Manchester University Press.

  • Kemp, B. J. (2006). Ancient Egypt: Anatomy of a Civilization. Routledge.

·       « The Textile Arts of Egypt » de Barbara Marx.

·       « Textiles and Clothing of Ancient Egypt » de Elizabeth Barber.

·       « The Art of Weaving in Ancient Egypt » de Carole Gillis.

 

·       Sites web :

 

  • Documentaires :

    • « L’Égypte Ancienne – Les Trésors du Nil » (Arte)

    • « Secrets of the Pharaohs: Egyptian Textiles » (National Geographic)

  • Musées à visiter :

    • Le Louvre (Paris) : Département des Antiquités égyptiennes.

 
 
 

Bình luận


Atelier Création couture et stylisme L'art d'être soi

bottom of page