Les tendances de la mode à la Renaissance : entre faste, symboles et transformations
- marylène PEREZ
- 31 mars
- 2 min de lecture
La Renaissance, période s’étendant du XIVe au XVIIe siècle, est une époque de renouveau artistique, intellectuel… et vestimentaire ! Sous l’influence des grandes cours européennes et des découvertes du Nouveau Monde, la mode devient un véritable langage visuel, chargé de messages sociaux, politiques et esthétiques.
Le corps mis en scène
À la Renaissance, l’apparence devient une affaire d’État. Le corps est mis en valeur, sculpté par les vêtements. Pour les femmes, la silhouette en sablier domine : bustes serrés, taille marquée, jupes volumineuses soutenues par des vertugadins (ancêtres du panier)terme Français ou des farthingales en Angleterre . Les corsages sont rigides, parfois armaturés, et le décolleté s’élargit pour découvrir la naissance de la poitrine, symbole de beauté et de fertilité.
Chez les hommes, la carrure est accentuée : épaules larges, manches imposantes, hauts-de-chausses rembourrés. Le costume masculin donne une impression de puissance et de contrôle.
👑 L’opulence des matières
Velours, soie, brocart, satin, laine fine… La richesse des tissus reflète le statut social. Les étoffes sont souvent brodées de fils d’or et d’argent, ornées de perles, de pierreries et de passementeries. Plus le vêtement est lourd, complexe et orné, plus il affirme le rang de celui ou celle qui le porte.
Certaines couleurs étaient même réservées aux nobles ou à la royauté, comme le pourpre ou le bleu indigo, très coûteux à produire.
🧵 Le goût du détail
La Renaissance est l'âge d'or de l'accessoire : cols à fraises, manchettes amovibles, gants brodés, chapeaux à plumes, bijoux imposants, et même chaussures richement décorées. La superposition devient un art en soi. On arbore des pourpoints, des robes à manches ouvertes (révélant un dessous contrasté), et des capes ou manteaux doublés de fourrure.
Chaque élément du vêtement est soigneusement pensé et exécuté par des artisans hautement qualifiés : tailleurs, brodeurs, teinturiers, tisserands…
📜 Une mode très codifiée
Les lois somptuaires encadraient la mode : selon votre classe sociale, vous aviez le droit ou l’interdiction de porter certains tissus, couleurs ou types de vêtements. Ces règlements visaient à maintenir l’ordre social en empêchant les classes inférieures d’imiter la noblesse.
Ainsi, la mode n’était pas seulement affaire de goût, mais un marqueur visible de hiérarchie et d’obéissance.
🌍 Une influence européenne
L’Italie (Florence, Venise, Rome) fut le berceau de cette révolution vestimentaire, avant que la France, l’Espagne et l’Angleterre ne s’en emparent à leur tour, chacun avec ses spécificités.
En France, sous François Ier puis Catherine de Médicis, la mode est raffinée et galante.
En Espagne, elle est plus austère, structurée, influencée par la rigueur catholique.
En Angleterre, sous les Tudors (notamment Élisabeth Ire), la mode devient extravagante, théâtrale, presque iconique.
La mode de la Renaissance est un miroir de son temps : flamboyante, savante, structurée. Elle incarne un monde en pleine mutation, où l’individu s’affirme, où l’art s’invite dans le vêtement, et où l’apparence devient un instrument de pouvoir.
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